Cette entité n'est pas simplement transmissive d'information mais bien une entité agissante, douée de capacité gestuelle, et par là même véhicule d'une des composantes essentielles de l'identité : l'attitude. D’après ces auteurs, l’anonymat dans le web 2.0 présente des aspects négatifs et des aspects positifs. Dans les mondes immersifs, les technologies "médient" les interactions sociales, les attitudes, les représentation de soi et façonne un univers où la notion d'identité semblent encore se complexifier dans une hybridation du réel au virtuel. De manière similaire, Parmentier et Rolland (2009) ont identifié - à partir d’une enquête de terrain à visée qualitative - quatre positionnements identitaires des résidents de Second Life : la duplication, l’amélioration, la transformation et la métamorphose. Au contraire, lors du processus de dé-individuation, les individus centrent leur attention sur les relations de groupe et sur l’identité sociale d’appartenance. En effet, les relations sociales sont majoritairement basées sur les réseaux sociaux, d'où la nécessité pour l'adolescent d'appartenir à ce monde à part entière.

Dans les plateformes organisées autour du principe du clair-obscur, les utilisateurs rendent visible leur quotidien à un cercle relationnel restreint ; alors que dans les plateformes caractérisées par le principe du phare, les utilisateurs rendent visible leur quotidien à un plus vaste réseau relationnel. Comme nous le verrons les dynamiques d'engagement d'un individu en formation sont fortement liés aux enjeux identitaires de celui-ci, hors avec le développement des environnements informatique toujours plus immersif, les dispositifs technologique de formation évoluent et complexifient la notion d'identité dans une hybridation du réel au virtuel toujours croissante.

Il explore l’identité en tant qu’elle est une construction subjective, élaborée au cours d’interactions sociales, professionnelles, culturelles et autres. À titre d’exemple, Yee et collaborateurs (2007) suggèrent que la taille de l'avatar a un effet sur la confiance de son propriétaire dans une tâche de négociation : les avatars de grande taille seraient associés à un degré de confiance plus importante par rapport aux avatars de petite taille. Cela contribue à une baisse inhibitoire, du sentiment de responsabilité et à l’apparition des comportements anti-normatifs. Le stigmate «représente un désaccord particulier entre les identités sociales virtuelles et réelles » (Goffman, 1975). Ainsi, dans son article “Le design de la visibilité”, Dominique Cardon (2008) suggère que chaque plateforme du web 2.0 se caractérise par une politique de visibilité qui façonne la manière dont l’utilisateur joue avec sa propre identité numérique. Comme le rappelle "L’avatar matérialise une présence, il l’amplifie et dans le même temps fait aussi effet de distorsion par l’effet du masque. Aujourd'hui les nouvelles technologies et les pratiques innovantes de formation nous amène à élargir notre conception de l'identité. Mais notre identité numérique comprend aussi nos activités, logs-in et Moi, qui nous sont propres et ne contribue pas à ce jeu d’image. Observé dans les situations de masse, le processus de dé-individuation représente une « altération de la conscience de soi et de la capacité à raisonner sur ses actions d’une manière autocritique » (Festinger et al., 1952 ; mentionnées par Guegan & Michinov, 2011). C'est sur ce second niveau que nous avons choisi d'axer notre problématique et c'est de lui que nous parlerons lorsque nous emploierons le terme d'"engagement". D’après ce modèle, il existe une relation bidirectionnelle entre l’avatar et son propriétaire. La projection de l’identité réelle sur l’avatar est à son niveau maximal : « l’avatar est l’individu, c’est-à-dire une copie comportementale et graphique la plus proche possible de lui-même » (Parmentier & Rolland, 2009).

Il existe une littérature abondante sur le geste comme dimension identitaire (notamment en sociologie des professions) et dimension structurante d'une communication. L'identité sociale réelle correspond au véritable profil de la personne. Lors de la métamorphose, l’avatar prend une position totalement dissocié de la vie réelle de son propriétaire. Enfin un autre aspect important de la possibilité gestuelle de l'avatar est caractérisé par le fait qu'un l’utilisateur investit son corps numérique et sort de sa passivité contemplative. 1.1.1. Pour rejoindre la pensée de Marx, « Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience » (Marx, 1859, p. 5). Ainsi, les individus dans les situations de masse sont anonymes et inidentifiables.